Lucignolo e il Fuoco — Le Feu comme langage universel

✨ Portrait d’un artiste itinérant

 

Artiste du Feu, voyageur sans attaches, artisan de ses propres outils, Paolo Mele, connu sous le nom de Lucignolo e il Fuoco, incarne une vision singulière des arts de la scène, entre philosophie personnelle et improvisation poétique. Son nom de scène, inspiré du personnage de Lucignolo dans Pinocchio, est un clin d'œil à l'esprit libre et farceur qui guide les âmes curieuses vers l’inattendu.

« Comme ce personnage qui entraîne Pinocchio vers un monde de merveilles, j’ai toujours voulu choisir par moi-même ce qui est bien ou mal, et explorer le monde selon mes propres règles. »

Originaire de Naples, Paolo vit aujourd’hui sans lieu fixe, au rythme de ses tournées, de ses créations et de ses rencontres. C’est en 1998, lors d’un voyage en Espagne, qu’il découvre pour la première fois le feu en tant qu’art. Mais c’est à Aurillac, en 1999, que la véritable étincelle surgit. Il y joue du djembé dans la rue pour financer ses voyages lorsqu’une nuit d’humidité casse la peau de son instrument.
Au lieu de trouver une réparation, il trouve une révélation : au détour d’un chemin, deux flammes dansant au rythme des tambours.

« C’était une expérience si intense que j’ai cessé de penser à réparer mon tambour. J’ai trouvé la peau la plus profonde de mon âme : la danse du Feu. »

Cette rencontre déterminante le conduit à abandonner la musique au profit du mouvement. De retour en Italie — dans un monde sans réseaux sociaux, sans tutos, sans repères — il fabrique son premier staff avec un bâton de bois trouvé sur la plage. Étudiant en lettres, serveur à ses heures perdues, Paolo consacre chaque instant libre à cette nouvelle passion, qu’il cultive avec ténacité.

« Je ne savais même pas qu'on pouvait vivre de cet art. Je ne voulais pas devenir professionnel. Je voulais juste danser. »

 


🎥 En scène, entre tradition et transe
 


 

🔥 L’appel du Feu

 

Cette révélation à Aurillac n’a pas été immédiate. Le soir même, la magie fut interrompue : une descente de police a mis fin à la danse des tambours et des flammes. Sur le sol, un staff en bambou encore enflammé gisait, abandonné, tandis que les artistes s’éparpillaient pour éviter les sanctions.
Le lendemain, alors qu’il s’apprête à quitter la ville, Paolo rencontre un jeune homme maigre, pieds nus, qui l’aide à porter ses sacs jusqu’à la gare. En chemin, il raconte cette scène troublante de la veille. L’autre sourit :

« C’était moi, hier, qui dansais avec le Feu. »

Cet inconnu, un mystique de Shiva, lui enseigne deux premiers mouvements et lui transmet bien plus : la conscience que la flamme est une énergie pure, et que danser avec elle, c’est accorder son propre rythme à celui du feu.

« Harmoniser nos fréquences avec la flamme. Créer des vagues visuelles en rythme avec la musique. C’est la seule manière de danser librement et en sécurité avec le Feu. »

De cette rencontre naît une quête, un engagement intime. De retour en Italie, Paolo commence à pratiquer chaque jour avec la seule exigence d’atteindre l’harmonie — entre le corps, le rythme, l’espace, et l’objet.

 


📸 Instantanés de Feu
 

Lucignolo e il FuocoLucigolo

 


🪶 Les débuts d’un autodidacte
 

À cette époque, les écoles de cirque en Italie étaient réservées aux familles issues de ce monde.
Pas de formations ouvertes, pas de réseaux — seulement le feu sacré de l’expérimentation.
Mais pour Paolo, cette contrainte devient une force. Il choisit ses disciplines, ses maîtres, son rythme.

« Pas d’examens. Pas de jugement. Pas de diplômes. Juste la passion. »

Il jongle entre l’université, les petits boulots, les premières scènes, et développe un langage corporel unique, influencé aussi bien par la culture rave que par les fêtes de village où jouent des musiciens enracinés dans des traditions plus anciennes que le christianisme.

Son premier cachet marque un tournant : un homme lui propose une courte prestation de Feu lors d’une fête de village.

« Il m’a offert en 10 minutes ce que je gagnais en trois jours comme serveur. Et il m’a vraiment payé ! Pour faire ce que j’aimais le plus au monde. »

 

💫 Du local à l’international
 

Les invitations s’enchaînent, les cachets augmentent, l’indépendance s’installe.
Paolo enrichit sa pratique en explorant les arts visuels, la danse, l’acrobatie, le mime, le feu sous toutes ses formes : bâtons, éventails, cracheur, mangeur…
Il devient un artiste complet, reconnu pour son style sensible et organique.

Le festival de Stromboli en 2009 marque un cap : il y rencontre pour la première fois des artistes du Feu venus du monde entier. Une ouverture décisive sur l’international, consolidée en 2013 lorsqu’il est invité à Paris au Temple du Feu au Palais de Tokyo, lors d’une soirée organisée par la BCC.

« C’était incroyable de partager cette énergie dans un lieu aussi prestigieux, devant un public passionné, ouvert à toutes les formes de langage sans mots. »

 


🛠️ Création, transmission et compagnonnage

 

Loin d’être un simple interprète, Paolo est aussi créateur. Il fabrique lui-même ses agrès — plus de 90 % de ses accessoires de scène sont faits main.

« C’est une manière de leur transmettre mon énergie. Et parfois, d’autres artistes me demandent de fabriquer les leurs. »

Chaque création naît d’un élan : une sensation, une image, une phrase, un rêve. Il cultive cette impulsion intérieure, la nourrit par la visualisation, et laisse son corps l’exprimer.

« Quand l’impulsion est assez forte, tout le système se met en marche. »

Aujourd’hui, il développe un duo avec Marta (artiste du collectif Diya), intitulé Una Lamp — une création intime et organique, nourrie d’échanges et de résonances. Leur complicité donne naissance à des moments scéniques puissants, entre lumière, feu et silence.



 




 


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